Une étude tridimensionnelle de l’endocervix fœtal humain avec une référence particulière à son épithélium

Le développement du col de l’utérus fœtal humain a été systématiquement étudié par SEM, obtenant une carte détaillée de sa structure fine, notamment en ce qui concerne la différenciation et la maturation de l’épithélium endocervical, y compris son « éversion » et sa « métaplasie pavimenteuse », qui se produisent normalement dans la vie postnatale, mais qui n’ont pas encore été observées en détail par microscopie électronique chez le fœtus. Des services provenant d’un avortement spontané à 12, 15, 18, 20, 21 et 22 semaines et de la mort foetale intra-utérine (hydrocéphalie) à 31 semaines de développement ont été examinés. A 12-15 semaines, au fur et à mesure de la canalisation du col de l’utérus, l’épithélium endocervical était constitué de hautes cellules polyédriques, aux sommets régulièrement aplatis ou concaves, présentant de rares microvillosités et souvent des cils primaires uniques. Certains replis intercellulaires étroits correspondaient probablement à des glandes tubulaires primordiales. À la 18e semaine, l’épithélium est constitué d’une mosaïque de cellules polygonales plates ou légèrement surélevées, dont la surface apicale présente de fines microvillosités. À la 20e semaine, un épithélium pseudostratifié comportant de nombreuses cellules apicalement convexes tapisse le canal cervical et les glandes tubulaires. À la 21e et 22e semaine, des « plicae palmatae » se sont développés, couverts de cellules, montrant souvent une zone centrale lisse entourée de microvillosités, pourvue d’un cilium primaire et gonflée par du matériel sécrétoire. Ce dernier formait également des masses arrondies sur l’épithélium. Dans la partie inférieure de l’endocol, certaines cellules très allongées présentaient des microplicules courtes résultant de la fusion des microvillosités. A la 31ème semaine, la sécrétion a augmenté et ses produits se répandant à partir du fond des glandes ont contacté des cellules ciliées isolées à leurs ouvertures et ont recouvert de façon diffuse l’épithélium de surface. La plupart de l’exocol présentait des éléments squameux, avec des microplicules labyrinthiques bien développées. Ces cellules pouvaient se superposer les unes aux autres et également desquamer. La zone du portio vaginalis autour de l’orifice du canal cervical est apparue infléchie et hypertrophique. On y trouvait une jonction squamo-cylindrique indentée entre l’épithélium ectocervical et endocervical, causée par des prolongements en forme de langue de l’épithélium pavimenteux dirigés vers l’endocol. Leurs extrémités étaient constituées de cellules allongées, riches uniquement en microvillosités courtes. Nos données indiquent que les caractéristiques des cellules microvillosités sont l’expression d’un processus de différenciation hormonodépendant. Ainsi, leur sécrétion pourrait être stimulée par la progestérone. De même, les microplicules sur l’épithélium ectocervical (un signe de maturation squameuse) pourraient être favorisées par les œstrogènes. En outre, deux aspects sont significatifs : 1) la découverte – dans une phase précoce seulement (18e semaine) – de cellules squameuses situées dans l’endocol, bien que dépourvues de microplicules ; et 2) l’apparition – dans la phase la plus tardive (31e semaine) – d’une jonction squamo-columnaire indentée à la surface de la portio. Ces caractéristiques sont en accord avec le déplacement caudal de la jonction pavimento-cylindrique près de la cavité utérine vers l’exocol après la démarcation cervico-vaginale ; la métaplasie squameuse de cet épithélium endocervical éversé a été rapportée par certains auteurs. Il est probable que ces processus, survenant dans la vie fœtale ainsi que chez la femme enceinte, sont liés à un fond hormonal commun, provenant de la mère vers son fœtus.

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