Pourquoi Tuscan Leather est la meilleure chanson de Drake
Partie I:
Dans ce morceau d’introduction de Nothing Was The Same, Drake ne nous facilite pas l’entrée dans cet album, il part en courant. Avec un son unique mixé et aigüe d’ingénieur, vous avez presque l’impression d’être assis dans le studio avec 40 et Drake lorsqu’ils se sont mis d’accord mutuellement, ‘this is it’. Le rythme est intermittent, passant rapidement de l’un à l’autre, et Drake rappe par-dessus sans effort et avec éloquence, vous propulsant dans son album le plus attendu à ce jour. Dès la première fois que j’ai écouté ce morceau (et encore aujourd’hui), cette partie de Tuscan Leather est clairement l’un des premiers couplets les plus solides de Drake. Mais, dans le style classique de Drake, l’auditeur sait qu’un pivot substantiel l’attend.
Partie II (1:45):
Lorsque Drake rappe, « Yeah, Tom Ford Tuscan Leather smellin’ like a brick / Degenerates, but even Ellen love our shit / Rich enough that I don’t have to tell ’em that I’m rich / Self explanatory, you just here to spread the story, wassup », l’auditeur est toujours en phase avec le beat original, mais il y a un changement notable dans le sous-jacent du son. L’instrumental s’accélère, s’arrête pendant un instant presque imperceptible, puis, là où les mots manquent, il s’arrête tout simplement. Le rythme qui prend le relais est éthéré. On pourrait imaginer que Drake et son équipe ont lentement élaboré ce son au fil du temps, et qu’ils l’ont gardé dans leur poche, prêts à l’injecter une fois que le morceau parfait se présenterait. C’est cette piste, et à mon avis, c’est l’un des drops les plus artistiquement conçus dans la musique dans son ensemble, indiquant à quel point Drake prévoit de s’en prendre au rap game – et à tout le monde dans ce domaine.
Partie 3 (3:07):
Après avoir sauté dans les deux premiers couplets pendant trois minutes et demie, et à peine pris une respiration, Drake ralentit. Il pose la question rhétorique : « combien de temps ce nigga passe-t-il sur l’intro ? ». L’auditeur réalise soudain que ce qu’il vient de vivre – les montagnes russes de répliques pleines d’esprit, les rythmes contrastés et la variété des tempos – qui semblaient durer tout un EP, n’ont fait que couvrir les premières parties d’une ballade inachevée. Avec ce dernier couplet, Drake ramène l’hymne à son cœur, et rappe à la fois calmement et avec confiance sur son enfance à Forest Hills, entrelaçant ces brèves pensées avec des sentiments légitimes de supériorité, et un conseil émotionnel sporadique à ses femmes. Cette triade est le pain et le beurre éternels de Drake. Dans ce qui semble être l’une des juxtapositions les plus frappantes de Drake entre le début et la fin de la chanson, il la clôt avec un arc en réintroduisant le rythme initial, et termine avec la ligne, « combien de temps ce nigga passe-t-il sur l’intro ? ». Une fois de plus, on se rappelle que cette ballade d’introduction pour donner le coup d’envoi de l’album le plus attendu de Drake – à plus de 6 minutes – est tout sauf conventionnelle.
L’outro consiste en une citation hors sujet de la légende soul Curtis Mayfield, donnant à l’utilisateur tout l’espace nécessaire pour réfléchir aux 6 minutes passées. On peut se demander si Drake n’est qu’un rappeur, ou s’il est prêt à suivre les traces de Curtis, en devenant l’un des musiciens les plus influents de tous les temps. Avec un fond instrumental scintillant et décontracté, l’outro agit comme un nettoyeur de palette pour préparer l’auditeur à la piste suivante.
On ne peut contester que Take Care Drake et NWTS Drake sont deux animaux complètement différents. Take Care représente un artiste de sous-sol plus sceptique, quelqu’un qui est encore en train de trouver son pied d’identité, et de marcher sur la fine ligne entre une voix indépendante et mainstream. Avec la sortie de NWTS, Drake brise ces attentes et crée un genre entièrement nouveau pour lui, et lui seul. Il existe d’innombrables chansons remarquables de Drake, mais Tuscan Leather prouve que Drake est prêt à tout pour être couronné roi du rap. Sans refrain, et alors qu’il danse sans effort sur trois rythmes uniques, Drake se révèle être un compétiteur féroce et d’un dynamisme sans précédent. À la fin de Tuscan Leather, il devient extrêmement clair que Drake peut surpasser n’importe qui dans cet espace, et que NWTS s’avérera être le point d’inflexion qui pose les bases de la dynastie de Drake, et qui scelle sa place parmi les plus grandes légendes de la musique de tous les temps.
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