Un diffuseur danois défend une émission pour enfants sur un homme au pénis surhumain : ‘C’est aussi désexualisé que possible’
Populaire sur Variety
Connu pour repousser les limites, Le radiodiffuseur public danois DR a hérissé les plumes avec sa dernière émission pour enfants « John Dillermand », une comédie sur un homme dont le pénis géant lui vaut toutes sortes d’ennuis.
L’émission, destinée aux enfants âgés de 4 à 8 ans, a été lancée en début de semaine, suscitant la controverse chez certains journalistes et universitaires qui trouvent la série inappropriée pour les jeunes enfants. Certains affirment que le programme, dont le nom de famille du protagoniste est en fait un mot d’argot danois pour pénis, envoie le mauvais message aux enfants car il suit un homme qui n’a aucun contrôle sur ses organes génitaux.
Pour compliquer encore les choses, le lancement de l’émission coïncide avec le premier mouvement #MeToo au Danemark, qui a fait suite aux révélations de la journaliste de télévision Sofie Linde, lors d’une émission de remise de prix fin août, selon lesquelles elle avait été victime de harcèlement sexuel.
La défense de l’émission, cependant, est assurée par Morten Skov Hansen, chef du département des enfants de DR, qui insiste sur le fait que la série ne porte pas sur les organes génitaux mais « sur le fait d’être fidèle à soi-même – y compris à ses défauts ». Il ajoute que la série « reconnaît également la curiosité croissante des enfants à l’égard du corps : à la fois les choses embarrassantes et les choses amusantes ».
« John Dillermand » a été développée en collaboration avec plusieurs professionnels, dont la psychologue pour enfants Margrethe Brun Hansen « qui a lu chaque script pour s’assurer que les enfants interprètent tout dans la série comme prévu », ainsi que l’organisation danoise Sex and Society qui ont été consultants sur la série.
« Nous accueillons toujours favorablement les débats sur notre contenu. Mais il est important d’essayer de ne pas voir l’émission du point de vue d’un adulte », dit Skov Hansen.
« L’émission est créée pour les enfants et est préoccupée par les mêmes choses qu’eux. Je ne suis pas d’accord avec les quelques critiques qui considèrent que John Dillermand est sexualisé (…) Il est aussi désexualisé que possible », note le cadre.
Le premier épisode, qui voit John Dillermand s’occuper d’un barbecue de loin, a été regardé par plus de 250 000 enfants en cinq jours, selon un porte-parole de DR – des chiffres qui comptent comme un « énorme succès » pour le diffuseur public, qui diffuse l’émission sur sa chaîne linéaire et son service de streaming.
« John Dillermand » a également récolté des fans, notamment une série de personnalités de la télévision danoise comme Sofie Østergaard, Mads Brügger et Anders Breinholt, ainsi que l’influenceur Anders Hemmingsen. Skov Hansen affirme que la série a cliqué sur les enfants danois qui « font déjà des bonhommes de neige, des dessins et des poupées de John Dillermand, et chantent des chansons à son sujet. »
Le dirigeant souligne également que DR « a une fière histoire de création de contenus pour enfants qui osent aborder des sujets embarrassants, difficiles, décalés et drôles, et ‘John Dillermand’ s’inscrit parfaitement dans cette tradition. »
Bien qu’il serait intéressant de voir si la marque d’humour danois de « John Dillermand » se traduit bien à l’étranger, l’attrait international de l’émission n’a pas encore été testé. La branche commerciale de DR, DR Sales, qui vendrait à la fois la bande finie ainsi que les droits de format de l’émission, ne représente pas actuellement l’émission.
.
Leave a Reply