Guerre civile grecque

Guerre civile grecque, (décembre 1944-janvier 1945 et 1946-49), conflit en deux étapes au cours duquel les communistes grecs ont tenté sans succès de prendre le contrôle de la Grèce.

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Grèce : La guerre civile et son héritage
Les premières élections depuis celles fatidiques de 1936 ont lieu en mars 1946. Celles-ci furent entachées d’irrégularités et, avec l’abstention de l’extrême gauche, aboutirent…

La première étape de la guerre civile commença quelques mois seulement avant que l’occupation de la Grèce par l’Allemagne nazie ne prenne fin en octobre 1944. L’occupation allemande avait été combattue par deux principales forces de guérilla grecques, l’EAM-ELAS (Ethnikón Apeleftherotikón Métopon-Ethnikós Laïkós Apeleftherotikós Strátos ; « Front de libération nationale-Armée de libération nationale populaire »), contrôlée par les communistes, et l’EDES (Ellínikos Dímokratikos Ethnikós Strátos ; « Armée nationale démocratique grecque »), qui coopéraient occasionnellement dans l’action. Après avoir éliminé tous ses rivaux politiques et de guérilla, à l’exception de l’EDES, au début de 1944, l’EAM-ELAS a mis en place un gouvernement provisoire dans les montagnes grecques qui, implicitement, a désavoué le roi de Grèce et son gouvernement en exil. Lorsque les troupes allemandes se sont retirées de Grèce en octobre, les communistes et les guérilleros royalistes grecs ont été réunis sous les auspices des Britanniques dans un gouvernement de coalition instable à Athènes (en grec moderne : Athína). Mais ce gouvernement s’est désintégré quelques semaines plus tard lorsque les membres communistes de la coalition ont refusé de dissoudre leur force de guérilla. Une guerre civile acharnée éclata à Athènes le 3 décembre, que les forces militaires britanniques réussirent à réprimer avec beaucoup de difficultés, après que l’EAM-ELAS eut envahi pratiquement toute la Grèce, à l’exception d’Athènes et de Thessalonique.

Les communistes acceptèrent la défaite et le démantèlement de leurs forces lors d’une conférence en février 1945, et des élections générales furent organisées en Grèce en mars 1946. Les communistes et leurs partisans s’abstinrent cependant de voter, et une majorité royaliste fut reconduite. Un plébiscite est alors organisé en septembre 1946, qui rétablit le roi de Grèce sur le trône. Au cours de l’année 1946, une véritable guérilla a été relancée par les communistes, qui avaient pris le maquis. L’engagement de défendre la Grèce est devenu trop lourd pour la Grande-Bretagne, et il a été pris en charge par le gouvernement américain, avec l’annonce de la doctrine Truman. L’aide militaire et économique massive des États-Unis était très nécessaire, car à la fin de 1947, les communistes avaient proclamé un gouvernement provisoire dans les montagnes du nord.

Cette deuxième rébellion communiste a duré jusqu’en 1949, lorsque l’armée grecque approvisionnée et renforcée par les États-Unis a réussi à chasser les centres rebelles de l’intérieur montagneux de la Grèce. Le 16 octobre 1949, la station de radiodiffusion communiste grecque a annoncé la fin des hostilités ouvertes, et bon nombre des combattants communistes restants ont fui le pays vers l’Albanie voisine. On estime que plus de 50 000 combattants sont morts au cours du conflit, et que plus de 500 000 Grecs ont été temporairement déplacés de chez eux par les combats. Les luttes intestines et la brutalité féroce qui ont caractérisé la guerre civile ont laissé un héritage durable d’amertume entre les segments de la population grecque.

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