Pression barométrique à Londres « la plus élevée depuis 300 ans » au moins
Les météorologues viennent de nous faire une démonstration impressionnante de leur habileté en prévoyant l’ampleur de l’anticyclone actuel sur le Royaume-Uni.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l’aéroport d’Heathrow à Londres a enregistré une pression barométrique de 1 049,6 millibars (mbar).
C’est très probablement la pression la plus élevée jamais enregistrée à Londres, les records remontant à 1692.
Mais le Met Office britannique et le Centre européen pour les prévisions à moyen terme l’avaient vu venir bien avant.
« Les modèles de prévision informatisés gérés par le Met Office et le CEPMMT ont prédit ce développement avec une précision proche de l’exactitude, prévoyant la position éventuelle et l’intensité de la zone de haute pression plusieurs jours à l’avance, avant même qu’elle ne commence à se former », a déclaré Stephen Burt, chercheur invité au département de météorologie de l’Université de Reading.
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Londres n’a pas tout à fait connu le plus haut des hauts, cependant. Cet honneur revient au sud-ouest de la Grande-Bretagne.
Les rapports d’observation horaire du Met Office ont enregistré 1050,3 mbar à Liscombe dans le Devon, à 2100 GMT dimanche soir. 1 050,2 mbar ont été enregistrés à Dunkeswell dans le Devon, et 1 050,5 mbar à Mumbles, dans le sud du Pays de Galles, peu après.
Aucune de ces mesures ne dépasse les 1 053,6 mbar enregistrés à l’Observatoire d’Aberdeen à 22h00 GMT le 31 janvier 1902, qui reste le record national, mais les événements des dernières 24 heures ont certainement marqué la première fois depuis plus de 60 ans que 1 050 mbar a été atteint n’importe où dans les îles britanniques, a déclaré M. Burt.
« La raison de cette pression extrêmement élevée peut être attribuée au développement rapide d’une intense zone de basse pression au large de la côte est des États-Unis quelques jours auparavant (il s’agit de la tempête qui a déversé environ 75 cm de neige à Terre-Neuve) », a-t-il expliqué.
« En termes simples, l’air aspiré de ce système par les actions d’un fort courant-jet doit être redistribué ailleurs ».
« Normalement, cela devrait se produire sur une zone beaucoup plus large de l’Atlantique Nord, conduisant au développement rapide d’un anticyclone assez intense, ce qui n’est pas rare. A cette occasion, l' »excès d’air » (si l’on peut l’appeler ainsi) n’a pu être redistribué que sur une petite zone en raison de l’existence d’un certain nombre d’autres dépressions, ce qui a entraîné le développement rapide et l’intensification d’un anticyclone sur les îles britanniques. »
Comparez les deux graphiques ci-dessous et essayez de repérer les différences.
Le premier est une prévision faite 72 heures (trois jours) à l’avance ; le second est l’analyse réelle pour la même heure, à minuit du dimanche au lundi. C’est la puissance des modèles numériques modernes.
« Il est remarquable que les modèles puissent prédire avec précision un événement d’un an sur 90 plusieurs jours à l’avance, et pas seulement le temps « au jour le jour » », a remarqué M. Burt. « Au moment où les prévisions à 72 heures ont été faites, l’anticyclone n’avait même pas commencé à se former ! » a-t-il déclaré à BBC News.
La prévision de 72-heures
Analyse de minuit à lundi
Les améliorations des prévisions météorologiques à moyen terme ont franchi une nouvelle étape importante ce mois-ci avec l’introduction dans les modèles du CEPMMT d’un nouvel ensemble de données sur les vents mondiaux.
Les mesures – acquises par un laser exploité depuis l’orbite par le satellite européen Aeolus – permettent aux météorologues de maintenir leur compétence en matière de prévision en se projetant quelques heures de plus dans l’avenir sur des conditions susceptibles de se développer dans plusieurs jours.
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