GSM-R

Avec la mise en œuvre du GSM-R maintenant bien engagée sur les chemins de fer européens, et l’intérêt mondial au-delà de ses frontières, le projet ERTMS/GSM-R de l’UIC a pour tâche de maintenir les spécifications du GSM-R, développées dans le cadre du projet EIRENE, de gérer le plan de déploiement de l’UIC pour le système et de traiter les questions et les problèmes qui surgissent au fur et à mesure de l’avancement des travaux.

A travers ses groupes de travail, le projet ERTMS/GSM-R rassemble les exécutants actuels et futurs du GSM-R, aidant les premiers à réaliser leurs objectifs et tenant les seconds – et l’industrie ferroviaire en général – informés des développements. Une coopération étroite est maintenue avec l’ETSI – par le biais du comité technique des télécommunications ferroviaires de l’ETSI – et avec l’industrie du GSM-R.

Cette section fournit des informations sur le système et sa mise en œuvre, y compris les dernières versions des spécifications EIRENE et la gamme complète des spécifications.

Pourquoi le GSM-R ?

Au cours de ses travaux, le groupe radiofréquence de l’UIC a conclu que des efforts devaient être entrepris pour négocier, avec le Comité européen des fréquences (CEPT), l’attribution aux chemins de fer d’une bande de fréquences spécifique adjacente à la bande E-GSM. Cette bande de fréquences était destinée à couvrir les besoins actuels des chemins de fer ainsi que leurs besoins futurs. Cette demande a été appuyée par une étude préalable sur la possibilité d’utiliser les systèmes GSM ou TETRA pour les futures communications mobiles ferroviaires. Certaines études ont été entreprises pour évaluer les besoins éventuels en fréquences (des études visant à définir un modèle de trafic pour trois zones représentatives, Londres, Paris et Munich, ont été réalisées). En parallèle, les avantages et les inconvénients des deux systèmes potentiels ( GSM ou TETRA) ont été discutés.

Finalement, la décision a été prise d’adopter le GSM, qui était, à l’époque, le seul système en exploitation commerciale avec des produits disponibles. C’était une considération très importante car l’un des principaux objectifs était d’utiliser un système déjà éprouvé avec des produits disponibles sur étagère, avec un minimum de modifications.
Cependant, même à cette époque, il était clair que le GSM ne pouvait pas remplir toutes les exigences nécessaires à un service ferroviaire efficace. Il était donc nécessaire d’identifier et d’ajouter au GSM standard les fonctions ASCI (Advanced Speech Call Items).

La demande de fréquences a abouti à une recommandation de la CEPT, d’ajouter 4 MHz à la bande GSM globale et de l’allouer uniquement à l’usage ferroviaire.
Cette recommandation a ensuite été renforcée par une décision, qui demandait aux autorités nationales des fréquences de libérer cette bande de fréquences, qui était déjà utilisée (principalement par les services militaires), au plus tard en 2005.

Le chemin de l’idée au GSM-R

Après la décision d’adopter le GSM, l’UIC a lancé en 1992, avec la CE et les chemins de fer, un projet appelé EIRENE (European Integrated Radio Enhanced NEtwork). L’objectif de ce projet était de spécifier les exigences des réseaux mobiles qui répondraient aux besoins des chemins de fer et assureraient l’interopérabilité au-delà des frontières. Cela impliquait la description des exigences obligatoires pour les services de communication opérationnels, dans et entre les réseaux de chemins de fer voisins, dans le but de permettre, à l’avenir, des services de train ininterrompus, lors du passage des frontières.

Une équipe de projet a été établie dans le cadre de ce projet.
Le groupe avait pour tâche de préparer un ensemble d’exigences, qui décrirait principalement les caractéristiques obligatoires nécessaires à l’interopérabilité. En outre, une description de certaines caractéristiques facultatives était envisagée pour tenir compte également des exigences nationales.

Ce document visait également à définir les exigences liées à l’exploitation ferroviaire et la spécification des caractéristiques supplémentaires d’appels de groupe et de diffusion. Un premier projet de ces spécifications EIRENE a été finalisé en 1995.

Comme ces caractéristiques devaient être intégrées dans les normes GSM, il a été nécessaire de collaborer avec des groupes de travail spécialisés de l’ETSI.

Pour développer les spécifications détaillées et valider que ces spécifications fonctionnelles EIRENE pouvaient être transférées dans des implémentations techniques, suite à un appel à projet européen lancé en 1995, un consortium de Chemins de fer, de fournisseurs GSM et de laboratoires s’est associé pour cette réponse et a réussi à obtenir l’attribution de ce projet européen en 1996.
Ce projet nommé MORANE (MObile radio for RAilway Networks in Europe) a été mis en place, soutenu par un groupe de pilotage des chemins de fer de France, d’Italie et d’Allemagne et installé à Paris. Trois lignes pilotes ont été planifiées et réalisées :

• Florence – Arezzo
• Stuttgart – Mannheim
• Paris (ligne à grande vitesse Nord et lignes à grande vitesse de contournement Est)

Dans le cadre de ce projet MORANE, des prototypes ont été développés par des fabricants, et trois réseaux ont été mis en place et les équipements terminaux fixes et mobiles correspondants fournis. Les trois systèmes visaient à tester différents aspects du fonctionnement, respectivement Environnement de gare, topologie de couverture radio complexe avec tunnels et virages, lignes à grande vitesse pouvant supporter 300km/h). Il a été possible de prouver, pendant la durée de ce projet, que toutes les fonctions obligatoires pouvaient être mises en œuvre et testées avec succès.

Les deux projets EIRENE et MORANE ont été finalement conclus à la fin de l’année 2000 avec la livraison des versions 4 et 12 du FRS et du SRS, respectivement, la livraison des documents FFFIS, FIS et FFFS de MORANE et un rapport final intégrant le résultat des campagnes de mesure des trois sites d’essai.

En 1997, l’UIC a préparé un protocole d’accord (MoU), engageant les chemins de fer, qui ont signé ce MoU, à ne plus investir dans les systèmes radio analogiques, et à n’investir que dans la mise en œuvre du GSM-R. Il comprenait également les principales déclarations, selon lesquelles les premiers à mettre en œuvre le système aideraient les autres chemins de fer qui commencent une mise en œuvre, grâce à l’échange de connaissances et d’expériences.

Ce protocole d’accord a été signé à l’époque par 32 chemins de fer dans toute l’Europe. A ce jour, le nombre de signataires est passé à 37, y compris des chemins de fer hors d’Europe.
En plus de la déclaration de volonté énoncée dans le MoU, l’UIC a également été à l’origine d’un accord de mise en œuvre (AoI), dans lequel les chemins de fer signataires se sont engagés à commencer leur mise en œuvre du système national GSM-R en 2003 au plus tard. Cet AoI a été signé par 17 chemins de fer.

Pour compléter le travail effectué dans EIRENE et MORANE, l’UIC a lancé un nouveau projet, appelé ERTMS/GSM-R.

Le nouveau projet ERTMS/GSM-R a combiné les expériences des sites d’essai et les connaissances des chemins de fer exécutants au sein de trois groupes de travail permanents :

• ERIG (European Radio Implementers Group)
• FG (Functional Group)
• OG (Operators Group)

ERIG forme l’assemblée des chemins de fer ayant signé le MoU et l’AoI.

Le principal objectif de ce groupe est d’échanger des informations sur les mises en œuvre en cours en fonction des résultats déjà obtenus et de discuter des lacunes dans les spécifications ou les rapports de mise en œuvre liés aux fonctions nationales ou internationales. Des informations sont également données sur le travail des différents groupes permanents et Ad Hoc et la présentation des demandes de changement réelles avec leur statut. Ce groupe est principalement une plate-forme de diffusion.

Groupe fonctionnel (FG)
La tâche principale de ce groupe d’experts est de maintenir le FRS et de vérifier les rapports de mise en œuvre entrants concernant l’impact sur les exigences fonctionnelles. Le FG est également responsable de la création des demandes de changement, sur la base des rapports de mise en œuvre. Le FG travaille avec OG et le groupe industriel GSM-R (IG) pour trouver les bonnes solutions et exigences. Le FG prend en charge l’évolution des spécifications afin d’assurer une exploitation ferroviaire cohérente.

Groupe des opérateurs (OG)
La tâche principale de ce groupe d’experts est de maintenir le SRS, de définir des solutions techniques pour les exigences fonctionnelles, d’assurer la liaison avec l’ETSI, l’organisme de normalisation pour le GSM lié aux exigences ferroviaires, de créer les demandes de changement nécessaires sur la base des rapports de mise en œuvre, d’assurer la liaison avec le TIG (Technical Industry Group) et de définir l’amélioration technique nécessaire pour les nouvelles versions du SRS. L’OG est également responsable de la création d’une nouvelle version du SRS et de la mise à jour des anciens documents MORANE.

Lorsqu’il est nécessaire de travailler sur des sujets spécifiques, de manière plus détaillée, l’OG forme des groupes ad hoc avec des experts des fournisseurs du GSM-R et des chemins de fer. Ces groupes préparent le terrain pour une analyse plus approfondie de sujets spécifiques, qui ne peuvent pas être développés, en détail, dans les groupes de travail permanents.

Parallèlement à ces groupes de travail orientés vers les chemins de fer, les fournisseurs du GSM-R ont formé un groupe séparé, appelé IG ((GSM-R) Industry Group) qui travaille sur deux aspects :

• une partie marketing, cherchant des approches communes pour promouvoir le GSM-R dans le monde
• une partie technique, qui forme l’interface avec les groupes ferroviaires FG et OG

Pour protéger les spécificités ferroviaires et améliorer le développement de la norme GSM, l’UIC est profondément impliquée dans les travaux de normalisation avec le comité technique ETSI sur les télécommunications ferroviaires. Ce comité technique ETSI est en mesure d’améliorer les normes garantissant une interopérabilité totale du système.

Contact

Robert Sarfati
[email protected]

Gombač Boris
[email protected]

Dan Mandoc
[email protected]

Jean-…Michel Evanghelou
[email protected]

Spécifications EIRENE

Les spécifications des exigences fonctionnelles d’EIRENE (FRS FRS Functional Requirements Specifications ) version 8.0.0 et la spécification des exigences du système (SRS) version 16.0.0 sont publiées pour traiter les exigences complètes du système GSM-R, contenant en particulier les exigences qui sont pertinentes pour l’interopérabilité du système ferroviaire au sein de la Communauté européenne, conformément à la directive 2008/57/CE.

Les exigences des spécifications EIRENE qui sont pertinentes pour l’interopérabilité en Europe sont strictement celles marquées dans cette version avec la catégorie (MI), et celles-ci doivent être vérifiées à des fins de certification et d’autorisation de mise en service en Europe. Il n’y a pas d’impact pour la certification des Constituants individuels ou des Sous-systèmes effectuée selon les exigences applicables dans les versions précédentes de l’EIRENE.

Ils sont référencés dans l’annexe A de la STI CCS comme documents obligatoires selon le processus ERA ERTMS/GSM-R CCM, et considérés comme tels comme la référence européenne GSM-R, approuvée par le Comité RISC en février 2016. En tant que règlement et non plus décision, elles entreront en vigueur lors de leur publication au Journal officiel européen. D’ici là, les EIRENE 7.4.0/15.4.0 restent les spécifications GSM-R en vigueur en Europe.

La structure de numérotation des versions de l’EIRENE est la suivante :

• Le premier chiffre (8 pour FRS et 16 pour SRS) est la version de la spécification EIRENE, et il est aligné sur la ligne de base de l’ERA pour l’Europe (B1), définie selon le processus CCM de l’ERA
• Le deuxième chiffre (0) est aligné sur la première version 0 de l’ERA pour la ligne de base 1 (B1 r0), définie selon le processus ERA CCM
• Le troisième chiffre (0) correspond à la version provisoire de l’UIC, qui contiendra des changements qui ne feront pas référence aux catégories (MI)

Suite à cela, EIRENE 8.0.0 & 16.0.0 sont alignées sur l’ERA B1 r0.

L’ensemble complet des catégories Obligatoire pour l’interopérabilité (MI) et Obligatoire pour le système (M) doivent être respectées ensemble afin d’assurer un système GSM-R viable et fonctionnel.

Après cela, cette division en deux catégories ne s’applique pas aux implémentations non européennes.

Veuillez noter que, cette spécification des exigences fonctionnelles du système EIRENE version 8.0.0 remplace l’ancienne version 7.4.0, et la spécification des exigences du système EIRENE version 16.0.0 remplace les anciennes versions 15.4.0.

Versions antérieures

Documents normatifs

Annexes aux spécifications de test pour les exigences liées au GSM-R MI FRS 8.0.0/SRS 16.0.0 ; Partie 4 : Réseau

Documents informatifs

Implementation & Procurement Guide Buts et objectifs Les spécifications des exigences du système EIRENE et des exigences fonctionnelles permettent une certaine flexibilité dans les approches d’approvisionnement autorisées et les options de mise en œuvre pour une (…))

28 août 2015 – PDF – 4.4 Mb

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