Dépression implacable : ‘Je préférerais être mort que de me sentir ainsi’

Observations des auteurs

Le TDM est un trouble de l’humeur caractérisé par une humeur dépressive et/ou une perte d’intérêt ou de plaisir pendant plus de 2 semaines3. La pharmacothérapie de première intention pour le TMD comprend une monothérapie avec un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine (ISRS), un inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline (IRSN), la mirtazapine ou le bupropion.4 Le choix des médicaments est généralement basé sur des facteurs spécifiques au patient, le profil des effets indésirables, les interactions médicamenteuses et le coût. Les autres traitements comprennent l’électroconvulsivothérapie (ECT) ou la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).4,5 Les agents d’augmentation, tels que les antipsychotiques de deuxième génération, le lithium, la supplémentation en hormones thyroïdiennes, la buspirone, les anticonvulsivants et les combinaisons d’antidépresseurs, peuvent également être envisagés4.

TREATMENT L’état s’aggrave

Au jour 2 de l’hospitalisation, M. J est mis sous aripiprazole, 5 mg/j, clonazépam, 1 mg deux fois par jour, et mélatonine, 5 mg, chaque nuit pour le sommeil. L’aripiprazole, à raison de 5 mg/j, est instauré comme traitement d’appoint à la sertraline pour le TDM parce que M. J déclare se sentir beaucoup plus mal et continue à dire qu’il « préférerait mourir plutôt que de se sentir comme ça ». M. J commence à croire que son état actuel est sa nouvelle ligne de base et qu’il n’est plus possible de se sentir mieux.

Au jour 3 de l’hospitalisation, on obtient les dossiers d’un clinicien d’un établissement extérieur qui a déjà traité M. J ; ce clinicien soupçonne que M. J pourrait avoir un trouble bipolaire. Aux jours 3 et 5 de l’hospitalisation, l’aripiprazole est titré à 10 mg/j, puis à 20 mg/j, respectivement. Le jour 6, la sertraline est augmentée à 150 mg/j parce que M. J continue à faire état d’une mauvaise humeur et d’un sommeil limité et qu’il est de moins en moins interactif pendant les entretiens. Il reste suicidaire, et parce que l’on soupçonne une dépression bipolaire (bien que ce ne soit pas un diagnostic clair dans son dossier), un essai de divalproex sodique, 250 mg deux fois par jour, est initié le jour 6.

Au jour 8 de l’hospitalisation, il n’y a pas de changement notable dans les symptômes dépressifs de M. J.. Le jour 9, la sertraline est augmentée à 200 mg/j, avec peu d’amélioration du point de vue de Mr J. L’équipe multidisciplinaire l’évalue et, lorsqu’on lui pose directement la question, M. J cite ses quatre principales plaintes : mauvais sommeil, fatigue, manque d’appétit et humeur dépressive. Une fois de plus, il déclare : « Je préférerais être mort plutôt que de continuer à me sentir ainsi »

Les observations des auteurs

En raison de l’épisode dépressif sévère et incessant de M. J, l’équipe de traitement a obtenu son consentement éclairé pour subir une ECT. Le jour 9, avant de commencer l’ECT, le pharmacien a recommandé la mirtazapine, même si le patient pesait près de 89 kg (196,21 lb) et avait un indice de masse corporelle de 27,8 kg/m2. L’équipe de traitement a pensé que l’augmentation de la mirtazapine pourrait potentiellement aider la sertraline à agir plus rapidement tout en ciblant les 4 plus grandes plaintes de M. J.

La mirtazapine est un antagoniste alpha-2 central ou un antidépresseur noradrénergique et sérotonergique spécifique (NaSSA) qui agit par antagonisme des récepteurs adrénergiques alpha-2 présynaptiques pour réguler indirectement la libération de monoamines et augmenter la libération de sérotonine et de noradrénaline6. De plus, la mirtazapine exerce une action antagoniste sur les récepteurs 5HT2A, 5HT2C, 5HT3 et histamine-16. Les effets indésirables potentiels comprennent la somnolence et l’augmentation de l’appétit entraînant un gain de poids.7 L’efficacité thérapeutique de la mirtazapine est similaire à celle des ISRS pour le traitement de la dépression.4 La mirtazapine en association avec un IRSN a été qualifiée de  » carburant pour fusée californienne  » en raison de la synergie pharmacologique théorique et de la forte action antidépressive qui en résulte.6 On a émis l’hypothèse que des effets similaires pourraient être observés en augmentant l’ISRS sertraline avec la mirtazapine.

Suite à : Le délai d’efficacité avec la mirtazapine…

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