Belgique

Relations politiques et dernières visites

Les relations franco-belges sont particulièrement étroites et harmonieuses en raison de la proximité géographique, de facteurs historiques et culturels (40% des Belges sont francophones), des économies étroitement imbriquées des deux pays et d’analyses souvent convergentes. Un dialogue régulier s’est instauré sur les questions européennes, politico-stratégiques et africaines.

Spécifiquement, les contacts bilatéraux sont fréquents, y compris en marge des réunions européennes et depuis les attentats de Paris du 13 novembre 2015 et du 22 mars 2016 à Bruxelles. Le président Macron a rencontré le Premier ministre Charles Michel et le roi Philippe à Bruxelles lors du sommet de l’OTAN le 25 mai 2017. Le Premier ministre Philippe s’est rendu à Bruxelles le 19 octobre 2017 pour une réunion bilatérale avec le Premier ministre Michel et l’a reçu le 11 juin 2018 pour une réunion bilatérale à Paris sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a rencontré son homologue Didier Reynders le 23 mai 2018. Les rois de Belgique ont effectué des visites d’État en France en 1961, 1992 et 2003. Le Roi Philippe et la Reine Mathilde se sont également rendus à Paris le 6 février 2014, pour leur première visite en dehors des pays du Benelux. Les dernières visites officielles bilatérales de présidents français en Belgique remontent à 1983 (président Mitterrand) et 1997 (président Chirac). Le président Macron a rencontré le Premier ministre Michel lors d’une réunion quadrilatérale sur les questions européennes avec les Premiers ministres des pays du Benelux le 6 septembre 2018 et a effectué une visite d’État en Belgique du 19 au 21 novembre.

Relations économiques

Nos échanges commerciaux sont intenses et la Belgique a représenté 6,8% des importations et des exportations françaises en 2017 (68,8 milliards d’euros). La Belgique est le cinquième client de la France et nous sommes son troisième fournisseur. Le déficit commercial, qui est structurel pour la France en raison des importations de gaz via la Belgique, est stable (-4,3 milliards). Si l’on exclut les hydrocarbures, la France présente un excédent commercial d’environ 2,2 milliards d’euros avec la Belgique.

Les exportations vers la Belgique se sont élevées à 32,1 milliards d’euros en 2017 (première destination des exportations des entreprises françaises) et ont principalement concerné les secteurs automobile et pharmaceutique. Malgré ces bons résultats, la part de marché de la France en Belgique (9,5 % en 2017, 9,6 % en 2016, 10,6 % en 2013 et 10,5 % en 2012) est en baisse constante depuis dix ans, tandis que les parts de marché de l’Allemagne et des Pays-Bas augmentent.

Les entreprises françaises sont très présentes en Belgique et occupent des positions de premier plan dans les domaines de l’énergie, du matériel de transport, de la finance, du commerce de détail et des télécommunications, et un potentiel de croissance existe encore pour elles, notamment dans le secteur agroalimentaire (la Belgique est l’un des pays cibles de la campagne « manger plus sain » soutenue par Ubifrance). Environ 1 700 entreprises françaises sont actuellement présentes en Belgique, employant 142 000 personnes. Inversement, plus de 386 filiales d’entreprises belges emploient près de 39 000 personnes en France, pour un chiffre d’affaires total d’environ 6,9 milliards d’euros.

Coopération culturelle, scientifique et technique

La coopération culturelle, scientifique et technique entre la France et la Belgique est particulièrement forte en raison de la proximité des deux pays.

La dévolution de la plupart des compétences éducatives, culturelles, linguistiques, scientifiques et académiques aux communautés a conduit à actualiser les modalités de coopération franco-belge par des accords avec les entités fédérées (accords entre la France et la Communauté française de Belgique, la Communauté flamande et la Communauté germanophone en 1999 et 2000).

Le renforcement de la francophonie et de la langue française constitue une priorité importante de notre coopération, notamment en Flandre et en communauté germanophone (actions éducatives et formation des enseignants, soutien à l’augmentation des effectifs du lycée français d’Anvers et mise en place d’une filière bilingue). Un protocole d’accord concernant la coopération linguistique et éducative entre le gouvernement flamand et le gouvernement français a été conclu le 29 mai 2017 au Lycée français international d’Anvers. A Bruxelles, l’Alliance française Bruxelles Europe dispense des cours de français, avec un accent particulier sur la formation des fonctionnaires et diplomates européens basés dans la ville.

Autres coopérations

Avec une frontière commune de 620 km, 25 000 résidents français qui se rendent chaque jour en Belgique pour y travailler et 5 000 résidents belges qui travaillent en France, il existe une coopération transfrontalière intensive et de longue date entre les régions françaises et belges. Cette coopération n’est cependant pas évidente en raison de l’absence d’un véritable lieu institutionnel de discussion sur la coopération transfrontalière.

A travers sa politique de cohésion, l’Union européenne joue un rôle essentiel dans le développement de la coopération transfrontalière (le programme Interreg V apportera 170 millions d’euros pour la période 2014-2020). La coopération décentralisée est également intense, et il existe un Groupement européen de coopération territoriale (GECT), dont le premier GECT créé en Europe, l’Eurométropole Lille – Courtrai – Tournai, qui a été mis en place le 28 janvier 2008, et le GECT Flandre – Côte d’Opale créé en 2009. Une déclaration sur la coopération renforcée dans les domaines du développement économique, de la compétitivité et de l’innovation, de la santé, du tourisme, de la culture et de la coopération avec les pays tiers a été signée en 2012 entre la Wallonie en Belgique et la Champagne-Ardenne en France.

La coopération policière et douanière entre la France et la Belgique repose sur un accord signé le 5 mars 2001 créant un Centre de coopération policière et douanière (CCPD) à Tournai. Un nouvel accord a été signé par les ministres de l’Intérieur belge et français le 18 mars 2013 afin d’accorder aux patrouilles de police communes des pouvoirs accrus (patrouilles communes, et pouvoirs d’arrestation sur le territoire de l’autre partie).

Dans le secteur hospitalier, suite à l’accord-cadre de 2005 signé à Mouscron, un accès transfrontalier aux hôpitaux de la région a été établi. Par ailleurs, la France et la Wallonie ont signé, le 21 décembre 2011, un accord-cadre permettant l’accès des personnes handicapées françaises aux établissements de soins spécialisés en Wallonie, entré en vigueur le 1er mars 2014.

Lien externe Seine-Escaut : La liaison Seine-Escaut relie le bassin de la Seine au bassin de l’Escaut, au delta Rhin-Escaut et au bassin du Rhin (la section principale de ce projet est la construction du canal Seine-Nord Europe, long de 106 kilomètres sur le territoire français). Des travaux connexes sont prévus en Flandre, en Wallonie et en France. Les pays concernés par ce projet sont la France, la Belgique (les autorités flamandes et wallonnes sont compétentes dans ce domaine), les Pays-Bas et l’Allemagne. La Conférence intergouvernementale (CIG) créée le 24 septembre 2009 est chargée de veiller à la réalisation du projet. Le 17 octobre 2013, lors des journées RTE-T à Tallinn, les ministres des transports français, wallon et flamand ont signé une déclaration d’engagement sur la création du canal. Le 26 septembre 2014, le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré son soutien au projet et a fixé l’objectif de lancer les travaux en 2017, pour un achèvement en 2023. Le coût du projet est estimé entre 4,5 et 4,8 milliards d’euros. Le projet est éligible à un financement européen considérable dans le cadre du mécanisme Connecting Europe 2014-2020 (réponse positive de la Commission européenne en juillet 2015 pour un financement de 1 milliard d’euros).

Mise à jour : 5 novembre 2018

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